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FIB, Galeries Lafayette… l’empire Ohayon ébranlé

Stratégie
vendredi 17 février 2023

Michel Ohayon a repris le Grand Hôtel de Bordeaux et l'a rouvert en 2007. Crédits : Adobe Stock Mobilise 248

Le bordelais Michel Ohayon vient de placer deux de ses principales sociétés sous la protection du tribunal de commerce de Bordeaux. Au programme : un redressement judiciaire pour sa holding et vaisseau amiral, la Financière Immobilière Bordelaise (FIB), et une mesure de sauvegarde pour les 26 magasins Galeries Lafayette détenus par Ohayon en région. Des mesures que l’homme d’affaires présente comme un prérequis indispensable pour redresser la barre de son groupe.

Michel Ohayon a-t-il été trop loin, et trop vite, dans la constitution de son empire, composé d’actifs immobiliers prestigieux et de grandes marques du commerce de détail ? Après les déboires successifs des enseignes Camaïeu, Go Sport et Gap, tour à tour liquidée et placées en redressement judiciaire moins de deux ans après avoir été reprises par l’homme d’affaires à la barre du tribunal pour l’euro symbolique, c’est sa principale société, la holding Financière Immobilière Bordelaise (FIB) qui a, à son tour, été placée mercredi 15 février en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Bordeaux.

Resté discret depuis le début des troubles sociaux et financiers qui marquent l’actualité récente de son groupe, Michel Ohayon est finalement sorti du silence vendredi soir. « Le destin de la FIB ne nous échappe pas, comme cela a été écrit. Nous avons pris la décision de placer la FIB sous la protection du tribunal de commerce de Bordeaux. Les mots comptent, ils ont des répercussions sur la confiance qui nous est accordée par nos créanciers et partenaires financiers », affirme-t-il dans un entretien accordé au journal Sud Ouest.

Cette nouvelle mesure fait suite au redressement judiciaire, prononcé fin janvier, des structures par l’intermédiaire desquelles Michel Ohayon a racheté trois de ses biens immobiliers les plus prestigieux : Le Grand Hôtel - InterContinental Bordeaux, le Waldorf Astoria Trianon Palace à Versailles et le Sheraton de Roissy. En cause : une dette cumulée de plus de 200 millions d’euros, souscrite par la FIB auprès de la Bank of China, dont les échéances n’auraient jamais été remboursées.

Coup de chaud sur les Galeries Lafayette

Jusqu’ici épargnés, les 26 magasins Galeries Lafayette contrôlés par Michel Ohayon, dont les grands magasins de Bordeaux, Libourne, Dax ou Bayonne en Nouvelle-Aquitaine, ont eux aussi été placés vendredi sous la sauvegarde du tribunal de commerce. « Il n'y a pas de cessation de paiement », a affirmé samedi un porte-parole de Michel Ohayon à l’AFP. L’inquiétude a cependant gagné les 750 salariés des magasins concernés, qui ont déjà exercé leur droit d’alerte en décembre et ont procédé à plusieurs débrayages ces derniers jours.

S’il réserve sa stratégie aux instances judiciaires compétentes, Michel Ohayon se déclare toutefois confiant dans la capacité de la FIB à travailler son désendettement, ce qui impliquera probablement la vente de certains des actifs de son patrimoine immobilier estimé à 1,5 milliard d’euros. « FIB est solide, on dispose d’actifs qui font partie des plus beaux de France. Nous avons des problèmes de liquidité et non pas de solvabilité », déclare-t-il à Sud Ouest.

(article mis à jour dimanche 19 février pour refléter les derniers développements du dossier)